Transition démocratique taïwanaise

Après l'abolition de la loi martiale en 1987 par le chef du Guomindang Chiang Ching-kuo, Taiwan entre dans une ère nouvelle : celle du  début de la démocratisation. 

C'est la fin du régime politique unipartite et le début de la formation d'autres parti en 1989 : les citoyens taïwanais peuvent désormais choisir d'autres partis (le Minjindang, le Qinmindang …) en dehors du Guomindang. Dans les années 1991-1992, plusieurs partis assistent aux premières élections libres, puis à la première élection présidentiel au suffrage universel direct en 1996. En 2000, Chen Shui-bian et Lu Hsiu-lien, du DPP, sont élus président et vice-présidente de la République, avec 39% des suffrages : leur élection met fin à plus de 50 années de pouvoir ininterrompu du KMT sur Taiwan et consacre ainsi la première alternance au sommet de l’Etat. L’Etat n’est pas officiellement indépendant de la Chine ni même de nos jours, mais agit de facto comme s’il l’était. Chen Shui-bian, du PDP, est élu en 2000 et en 2004 il est réélu. De nouvelles élections présidentielles auront lieu en mai 2008.     

C'est devenu aussi le moyen pour le Peuple taïwanais d'affirmer sa propre identité nationale, avec notamment la mise en place de la politique de "taïwanisation" du système politique. En 1988, Lee Teng-hui succède comme chef du parti du Guomindang, devenant le premier président natif de Taiwan. La conception de l'identité taïwanaise évolue progressivement dans les années 1990, laissant place à une nationalité propre aux natifs de l'île, et non plus centré sur l'identification à la Chine du KMT. En effet, le retour de l'intérêt pour la culture même de Taïwan (retour à l'apprentissage des dialectes taiwanais, réécriture des manuels scolaires d'histoire des enfants taiwanais, retour des arts taïwanais…) modifie profondément la conception de citoyenneté taïwanaise et émet une distanciation nette avec la Chine populaire, dont la différence entre les deux pays n'est plus qu'idéologique (Chine continentale communiste VS Taïwan ou République de Chine plus démocratique) .

Malgré ses efforts de démocratisation, Taiwan reste un pays en mal de reconnaissance sur la scène internationale. Privée de son statut privilégiée à l'ONU depuis 1971, Taiwan tente de pallier ce manque par le développement de son économie, sa politique de transition démocratique mais aussi en améliorant légèrement les relations diplomatiques avec la Chine populaire. Or depuis les années 2000, Taiwan vit sous la menace permanente de la RPC, qui a pour ambition de réintégrer Taiwan dans son territoire de manière pacifique ou par la force s'il le faut. Le conflit est tel que les deux pays sont obligés de communiquer par le biais d'un tiers, en l'occurrence les États-Unis qui jouent sur les deux fronts (vente d'armes américaine à Taïwan en cas d'attaque, relations commerciales pacifique entre la Chine populaire et les États-Unis)

Questions : 

-Définition de l'identité taïwanaise 

-Sur quelles bases se fonde la République Populaire de Chine pour prétendre à sa souveraineté sur l'île de Taiwan? 

-En quoi les élections de 2000 provoquent-elles une séparation nette avec la politique du Kuomintang?

-Est-ce à l'ONU de décider du statut de Taiwan?


FH.


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